Journal 1902-1924 : un régal !
Parce que je ne me lasserai jamais de lire, m'identifier aux personnages, me retrouver dans certains traits de caractères, je ne me lasserai pas non plus de parler des lectures qui m'ont passionné.
La dernière date d'une dizaine de jours.
Aline R.de Lens et son Journal 1902-1924 - "L´amour, je le supplie de m´épargner"
J'ai eu peur de ne pas accrocher à la lecture d'un journal et puis j'ai ouvert un porte sur un ailleurs, sur une tranche de vie du début du siècle dernier, une vision de la femme occidentale dans une ère marquée par la
colonisation.
Si le début fait apercevoir une écriture maniérée, l'épuration de la langue s'approprie rapidement le journal ; Les mots choisis sont des mots
simples, des mots touchant à l’essentiel.
Autodidacte, Aline R.de Lens, s’initie à la peinture avant d’entrer aux Beaux-Arts. Elle en oublie les
plaisirs mondains pour se consacrer au dessin et à la peinture. Les
premières pages du journal sont pleines de spontanéités, de descriptions sur l’académie, sur
ses cours, son quotidien. Enthousiaste, elle connaît des périodes
d’exaltation, de sublimation, suivies de crises de neurasthénie et de
désespoir. Ayant réfuté l'amour pendant des années, elle le rencontrera malgré elle. Ils s’exileront en Tunisie puis au Maroc où elle écrira un récit sur la femme orientale.
Atteinte d’une grave maladie, sa santé se détériore, le journal se suspend, elle décède en 1925, à l’aube de ses quarante quatre ans.
Ce journal est un mélange de sentiments : joie
et amour profond, passion platonique, désespoir de ne pas réussir à concrétiser tout ce à quoi elle aspire.
Introspections douloureuses, les pages du journal d’Aline R.
de Lens sont émouvantes, car elles charrient les passions et désespoirs
d’une femme d’une grande humanité.